Matoto, la hantise d’une débâcle électorale

16 octobre 2013

Matoto, la hantise d’une débâcle électorale

Matoto cacv
Les membres de la centralisation de Matoto pouvaient travailler jusqu’à 5 heures du matin. Photo : MOE UE 2013

Le 28 septembre dernier, les Guinéens avaient rendez-vous avec les urnes, en vue des législatives. Si dans 37 circonscriptions électorales, les résultats provisoires sont aujourd’hui  connus- même contestés-, il y a lieu de noter que la peur qui s’empare du parti au pouvoir RPG Arc-en-ciel et l’opposition empêche le décompte des voix à Matoto. Matoto reste  un baobab à forte potentialité de voix sur lequel chaque camp politique s’agrippe, dans la crainte d’une chute fatale.

Bientôt trois semaines après la sortie des urnes, rien ne justifie le retard accusé par la commission électorale nationale ( CENI) dans la publication des résultats provisoires de ce scrutin législatif.

Matoto, 440000 électeurs, 800 bureaux de vote et 1600 procès-verbaux à traiter et  à comptabiliser, est devenu le nerf de la bataille postélectorale  en Guinée. La hantise d’un échec dans la plus grande circonscription électorale du pays est perceptible. L’opposition guinéenne, tout comme le parti au pouvoir, s’impatiente.

Conakry, la capitale guinéenne,  compte cinq communes dont la plus grande est Matoto. Les résultats provisoires des législatives du 28 septembre 2013, publiés déjà par la CENI, font état de la victoire de l’opposition dans les quatre communes. La débâcle dans la plus grande commune, selon les plus critiques dans l’opposition, est le fantôme qui hante les nuits du Pouvoir de Conakry.

De l’autre côté, un membre influent de l’UFR ( Union des forces républicaines) de l’opposant Sydia Touré, en l’occurrence Babara Fofana, avait été accusé d’avoir  » falsifié » des résultats à la centralisation de Matoto. Puis c’est le président même de la commission de centralisation des votes, magistrat de profession, qui a été qualifié de tricheur par le parti au pouvoir.

Bref, la situation dans la commission chargée de procéder aux décomptes des voix dans cette commune faisait un pas devant et deux en arrière. Difficile pour les citoyens de démêler l’écheveau.

Les Guinéens, dans l’ensemble qui ont grand besoin de psychologues, à cause des stress liés à la crise politique perpétuelle depuis 2010, s’impatientent. Ils s’attendaient, à un énième bras de fer entre le pouvoir et l’opposition, mais pas autour d’une simple circonscription électorale.

La voie vers un contentieux électoral avait été d’ailleurs tracée par l’opposition, quelques heures seulement après la fermeture des bureaux de vote, le 28 septembre dernier. Plus de deux semaines dans l’attente des résultats, qu’est ce qui pourrait empêcher un nouveau blocage politique à partir du moment où l’opposition exige  » l’annulation pure et simple » de ces législatives, attendues depuis trois ans.

 

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