Guinée : « C’est quoi un blogueur ? » cette question me taraude
Ce texte aurait dû vous parvenir plutôt. Une dizaine de jours avant. En vérité, ce n’est pas ma faute. Mais celle de mon informaticien, un Nord-Coréen qui s’appelle HO, installé depuis quelque temps au cœur de Conakry. Pour une « carte mère » défectueuse de mon mini laptop, m’a-t-il dit, je devais débourser près de 100 euros. Alors que cet appareil m’a coûté à peu près 200 euros il y a deux ans, bientôt.
Alors, j’ai fait exprès de lui laisser cet ordinateur, la mort dans l’âme, pour quelques jours. Il m’a vraiment manqué, ce petit ordinateur qui me sert de bloc-notes, de lecteur vidéo et audio…Et surtout il reste mon véritable compagnon quand je dois écrire un article de presse. Au fait, mes traces sur cette terre. Constatant que j’avais presque abandonné cet ordi entre ses mains, HO, ce Nord-Coréen qui ne veut pas qu’on l’assimile surtout à un Chinois me rappelle et ensemble, nous fixions les frais de réparation, moins de 50 euros, je vous assure !
Revenons à nos moutons. Même si l’hécatombe pour ces bêtes, je veux bien parler de la fête de Tabaski, n’émeut aucun esprit. A commencer par les défenseurs des droits des animaux, de par le monde. Parenthèse fermée.
Ziad Maalouf, le gourou qui trône à Mondoblog, m’a envoyé un mail, il y a quelques semaines. La correspondance annonçait ma « sélection » sur cette plateforme de blogueurs francophones :
« Nous avons le plaisir de vous informer que vous faites partie de la sélection des blogueurs 2013 de Mondoblog. Nous sommes ravis de vous accueillir parmi nous pour une durée indéterminée » écrit-il.
Ma petite « communauté » sur Facebook, devait apprendre cette bonne nouvelle, me suis-je dit. L’info, balancée sur ma page, bénéficie d’assez de « J’aime », de commentaires, d’encouragements, mais de surprises, également. « C’est quoi blogueur ? » m’interroge un ami. C’est à son intention que l’envie m’a pris, de coucher ces quelques lignes. C’est vrai que l’idée de blog n’est pas assez répandue dans notre société. Les férus du net peuvent se compter sur le bout du doigt, pourplusieurs personnes. Je vous ferai l’économie de citer toutes ces raisons dans ce texte.
Voyons, l’équipe très dynamique de Mondoblog, dans ses premières correspondances, a bien pris soin de m’expliquer qu’est-ce qu’un blogueur ?
« C’est celui qui anime son blog alimenté par la mise en ligne d’articles et/ou par l’intégration de contenus proposés par des tiers. Le blogueur est soumis à des obligations juridiques comparables à celles du journaliste du fait de la publication et de la diffusion d’informations sur internet » in Charte des blogueurs sur Mondoblog.
Celui qui m’a connu journaliste, en lisant entre ces lignes ci-dessus, se rendra compte qu’entre journaliste et blogueur, le fossé est très mince.
« Le blogueur doit toujours vérifier la source des informations qu’il cite » ( Charte des blogueurs de Mondoblog). Presque la leçon qu’on enseigne aux journalistes, dans cours d’éthique et de déontologie.
Très facile d’ailleurs pour un homme de médias d’alimenter journellement un blog, en texte, en image, en son …. Si les reportages et autres enquêtes de nos pauvres rédactions ne nous collent pas toute la journée !
Si la Guinée compte moins de blogueurs aussi connus que Sow Alimou (meilleur blogueur francophone 2013) grâce à Mondoblog, force est de reconnaître qu’ils ne sont pas pour le moment très accablés par les autorités. Mais sous d’autres cieux, en Afrique, pour ne pas aller loin, le cas du blogueur tchadien démontre à n’en pas douter que l’exercice de ce « métier » pourrait se révéler dangereux. Makaila Nguebla, blogueur tchadien et militant des droits de l’homme, s’est vu presque dans les fers du Tchad à Dakar, en passant par Tunis. Dans la nuit du 7 au 8 mai 2013, il a été expulsé de Dakar pour Conakry. Depuis 2005, jamais il n’a pu décrocher le statut de réfugié politique au Sénégal. Il affirmait vivre « dans une prison sans barreaux » à Jeune Afrique.
L’un dans l’autre, animé d’intentions réelles pour son pays et ses compatriotes, en termes de respect des libertés individuelles, des droits de l’homme et la démocratie, le blogueur africain – engagé- peut être facilement assimilé à un opposant.
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